Le marché de l’immobilier, en France, a longtemps été tenu par des agences immobilières ayant pignon sur rue, abritant des salariés à la rémunération variable en fonction des ventes effectuées (système de commissions). L’essor des nouvelles technologies et la mauvaise image accumulée par certaines enseignes immobilières ont largement rebattu ces cartes. Les négociateurs et mandataires se sont multipliés, en profitant notamment de la micro-entreprise ou d’autres statuts régissant le travail indépendant. Aujourd’hui, cette population professionnelle densément fournie est de plus en plus attirée et satisfaite par la solution du portage salarial immobilier.
À quoi ressemble le portage salarial dans le monde de l’immobilier ?
Si le terme est né dès 1985, il aura fallu attendre de nombreuses années pour voir le portage salarial devenir une réalité en France. C’est en effet à l’orée de ce troisième millénaire que cette perspective a peu à peu séduit de nombreux indépendants. Les formateurs et les consultants ont été les premiers à s’insérer massivement dans ce dispositif chaque année davantage encadré par le législateur. De nombreuses autres professions pouvant répondre aux exigences de la notion de formateurs se sont surajoutées à ce substrat déjà fourni. C’est ce qui explique la création et la réussite de nombreuses sociétés spécialisés dans le portage. Parmi elles, nous trouvons par exemple depuis 2005 l’enseigne FCI Immobilier pour le seul secteur de l’immobilier.
Négociateurs et consultants en immobilier sont déjà nombreux à avoir opté pour le portage salarial. La plupart du temps, c’est d’abord un essai pour un temps défini qui est réalisé. En effet, si le portage salarial permet auprès de certains acteurs et dans certains cas de bénéficier d’un CDI, le CDD est également possible. Dans presque toutes les situations, ce test préalable se convertit en choix définitif. D’un point de vue statistique, il faut savoir que le groupe FCI Immobilier comptait en 2 400 salariés portés en 2017, soit près de 600 de plus qu’en 2016. À l’échelle nationale, pour une profession aussi restreinte (tout dépend du point de vue !), c’est une proportion non négligeable.
Les enjeux du portage pour l’immobilier
Pourquoi opter pour le portage salarial lorsqu’on travaille dans l’immobilier ? À court terme, ce choix peut sembler être une folie, car il correspond à des charges sociales accrues et au commissionnement d’un prestataire de services (entre 5 et 10 % du CA HT dans la plupart des cas). Mais tout change à moyen ou long terme : le statut de salarié constitue une garantie et une sécurité que n’offrira jamais le freelance. Régime général de l’assurance santé, complémentaire d’entreprise (ou mutuelle), droits au chômage, pensions de retraite mieux évaluées… Ce sont autant de prestations intéressantes, pour beaucoup disponibles dès le passage au portage salarial immobilier, avec des revenus différés largement supérieurs qu’il faut prendre en compte (éventuelles allocations chômage, indemnités maternité, paternité ou maladie et retraites).
En vue de contracter un crédit, d’acheter soi-même un bien immobilier, d’envisager sereinement sa vie de famille ou de suivre un profil de carrière plus conventionnel, le portage salarial a donc de nombreux avantages à offrir. Et ce dans le secteur de l’immobilier comme dans tous les autres. Il convient toutefois de savoir qu’il sera difficile de se lancer dès le départ avec le statut de salarié. Presque tout le monde devra passer par la case « indépendant », ne serait-ce que le temps de réaliser de premières ventes puis de disposer de revenus un tant soit peu réguliers. En effet, la loi française impose un revenu minimum pour pouvoir prétendre à un équivalent temps plein en portage salarial.